Depuis la récente transposition de la réglementation 2013/59/Euratom, le risque radon doit être davantage pris en compte par les entreprises. Dans cet article, découvrez à quoi correspond ce risque, quelle réglementation l’entoure et comment prendre en compte le risque radon en entreprise.

Qu’est-ce que le risque radon ?

 De formule chimique « Rn », le radon est un élément radioactif que l’on retrouve sous la forme d’un gaz totalement incolore et inodore. Il provient de la désintégration d’un autre élément radioactif : l’uranium. Le radon est naturellement issu de certaines roches volcaniques et granitiques, ainsi que de certains matériaux communs destinés au domaine du bâtiment. Il représente d’ailleurs environ 1/3 de l’exposition radioactive des Français au cours d’une année.

Le plus gros danger lié à l’émanation du radon est sa désintégration en d’autres substances radioactives, et en particulier le polonium 218 et le polonium 214. En effet, ces 2 éléments radioactifs ont tendance à s’insérer dans les alvéoles pulmonaires de l’Homme, causant ainsi des maladies plus ou moins graves.

Le risque radon correspond donc au risque d’être exposé à cet élément radioactif. Il s’agit d’une thématique de plus en plus abordée dans la prévention des risques HSE (Hygiène Sécurité Environnement) en entreprise.

Une nouvelle réglementation pour prévenir le risque radon

À compter du 1er Juillet 2018, la réglementation sur le risque radon s’intensifie et vise à renforcer la prévention des risques d’exposition radioactive. En effet, 2 nouveaux seuils sont désormais fixés afin de quantifier l’exposition à ce gaz radioactif. D’une part, la concentration moyenne en radon ne doit pas dépasser les 300 bq/m3 par an. D’autre part, la dose sur le travailleur est limitée à 6 mSv/an.

Il existe également une nouvelle cartographie du potentiel radon basée sur des mesures récentes. Dans cette nouvelle cartographie, chaque zone des différents départements est classée par risque d’exposition au radon. La zone 1 correspond à un risque faible, la zone 2 à un risque moyen, et la zone 3 à un risque significatif. À ce jour, 6999 communes françaises sont situées en zone 3 et doivent donc prendre leurs dispositions.

Prévention du risque radon en entreprise : comment s’y prendre ?

La première étape pour savoir si une entreprise est concernée par un risque d’émanation de radon est de consulter la cartographie. Les zones 1 et 2 ont un risque faible mais doivent rester vigilantes. Dans le cas où l’entreprise est située en zone 3, elle doit faire des mesures pour déterminer la concentration en radon de ces locaux. Pour cela, des détecteurs solides de traces nucléaires ou DTSN sont placés dans des endroits stratégiques des lieux de travail. A priori, un bon système de ventilation suffit à limiter la quantité de radon dans l’air. En revanche, si les taux dépassent le seuil limite de 300 bq/m3, l’entreprise doit mettre en place des aménagements tels qu’une remise aux normes du système de ventilation, l’installation d’un extracteur de l’air provenant des sous-sols, ou encore l’amélioration de l’étanchéité des bâtiments. De plus, la zone concernée par ce risque radioactif doit être marquée comme « zone réglementée radon » et les employés qui y travaillent doivent recevoir un suivi spécialisé. En effet, leur dose d’exposition au radon ne doit pas dépasser 6 mSv/an.