Début février 2020, Atouts HSE a participé aux 28ièmes rencontres de l’AMRAE, sous le magnifique soleil de Deauville !
Cette année, le rendez-vous incontournable des métiers du risque et de l’assurance était placé sous le thème « Risque(s) en puissance(s) ».
Au programme : des tables rondes, des ateliers thématiques et de très nombreuses informations à ingérer / digérer !
Brigitte Bouquot, présidente de l’AMRAE, a explicité dans son discours d’ouverture des 28ièmes rencontres toute la portée du thème 2020.
Edito de Brigitte Bouquot, Présidente de l’AMRAE :
Transition écologique, révolution numérique, croissance socialement juste, il y a consensus sur les défis du monde. Alors qu’il est urgent d’agir collectivement pour en maitriser les risques, la défiance s’est installée, nourrissant le repli sur soi des démocraties occidentales.
On assiste au retour en force de la souveraineté des états, qui confrontent leurs puissances dans des guerres commerciales, au risque de fragmenter le marché. Parce qu’elles maitrisent la technologie et opèrent mondialement, les entreprises sont devenues des puissances. L’état leur a confié des missions régaliennes, certaines le défient en s’en emparant de nouvelles comme la monnaie, et mettant en danger le collectif.
Parce que tout est lié, l’approche par les risques devient universelle. Elle permet d’aligner les intérêts des uns et des autres pour coopérer au service de valeurs communes et de l’état de droit. Les entreprises qui l’ont compris s’engagent avec responsabilité dans une raison d’être pleine de sens pour la société civile et l’intérêt général, restaurant la confiance au lieu du rapport de forces brutes.Alors, face au(x) risque(s) en puissance(s), avec l’AMRAE, risquons la confiance !
2 anciens ministres aux tables rondes : Monsieur Cazeneuve et Madame El-Khomri :
Côté Ateliers, Atouts HSE a participé aux 3 conférences suivantes, avec à chaque fois, plusieurs enseignements tirés et des pistes de réflexion pour de futures démarches :
- Pilotage d’une organisation par les risques : la préparation des Jeux Olympiques Paris 2024
Monsieur FERRAND, PDG de la Société SOLIDEO en charge de la construction des ouvrages Paris 2024 a présenté l’organisation mise en place pour ce projet unique – qui représente environ 50 structures différentes et regroupe 29 maîtres d’ouvrage différents.
Un objectif majeur : Respect absolu du délai pour une cérémonie d’ouverture fixée au 2 août 2024 – Tout en mettant en avant le savoir-faire français.
La méthode : une convention d’objectif entre Solideo et chaque maître d’ouvrage, une analyse et suivi des risques en temps réel, des revues trimestrielles sur les risques clé et des audits réguliers par un tiers.
Les difficultés : des maîtres d’ouvrage avec des niveaux de maturité en gestion des risques très disparates, des méthodes nouvelles de pilotage à faire accepter et des milliers d’indicateurs à suivre et à hiérarchiser pour identifier les vrais signaux faibles d’une future explosion, en l’absence d’1 verrouillage dès aujourd’hui.
- Montée en puissance des incendies majeurs et leur impact sur le marché
D’un point de vus Risk Manager, les Incendies majeurs s’évaluent en Perte d’exploitation et Dommages aux biens – pour lesquels nous pouvons agir sur la fréquence via la Prévention et sur la sévérité via la Protection. C’est un couple Prévention / Protection à mettre en place pour passer sous le seuil d’appétence de l’entreprise et l’évaluation des sommes assurées doit être actualisée régulièrement.
En France, environ 4000 sinistres majeurs (> à 1 Million d’euros) par an sont enregistrés – plusieurs composantes sont prises en compte dans le chiffrage :
- Le coût direct,
- Le nombre de victime, et
- L’aspect environnemental, via les eaux d’extinction incendie, les fumées et leur dépôt sur des sites périphériques – pouvant entraîner des coûts de dépollution élevés.
A noter que d’après les statistiques, 50% des organismes disparaissent dans les 2 ans après un sinistre majeur. En effet, peu d’entreprises sont préparées à de la perte d’exploitation et aux conséquences associées non couvertes par les assurances, telles que la perte de marché, la perte de réputation, baisse de la capacité d’emprunt, ….
Du point de vue de la gestion administrative d’1 tel événement, plusieurs points sont à considérer : les contraintes liées aux enquêtes administratives et/ou pénales ; l’instruction des dossiers corporels (le cas échéant) ; les contraintes d’analyses juridiques (recours à lancer ou non) ; les enjeux de communication interne et externe. Il est également nécessaire d’avoir une vision globale et transversale de l’ensemble des contrats du plan d’assurances : RC (Responsabilité Civile) – RCAE (Responsabilité Civile des Atteintes à l’Environnement) – TRS (Tous Risques Sauf) – TRME (Tous Risques Chantiers et Montages Essais) – RCMS (Responsabilité Civile des Mandataires Sociaux).
Pour la gestion opérationnelle, la priorité est la réactivité et la détermination des objectifs court terme et moyen terme pour planifier la reconstruction de l’outil et la reprise d’activité au mieux. Au plus tôt, il faut identifier tous les dommages avérés ou potentiels afin d’apporter de la visibilité tant pour l’industriel (lisibilité de ses garanties et sous-limitations à que pour l’assureur qui a besoin de connaître son exposition.
- La prévention, ou comment faire à moindre coût.
Le premier temps de cette conférence a été animé par Monsieur VERGES, Loss et Risk Manager chez Airbus. En s’appuyant sur des photos prises en usine, il a illustré de nombreuses situations à risque constatées sur le terrain, sources potentielles de départ de feu. L’objectif est d’établir un référentiel de bonnes pratiques à mettre en œuvre sur les usines du groupe : marquage au sol au niveau des armoires électriques ; enfermement des panneaux sandwich (mousse PU) pour garantir l’absence de tout contact avec l’extérieur ; console pour les produits chimiques avec rétention ; chambre froide placée en extérieur ; stockage en extérieur des produits combustibles ; …. et aussi à évaluer régulièrement au niveau de sa supply chain.
La 2ième intervention, par Sandrine CANO d’Engie, a confirmé le besoin de mettre en place cette culture de prévention, avec le développement de standards correspondants à des minimums à mettre en place sur les sites. Ainsi, en cas de sinistre, le groupe exige que le site démontrent que toutes les recommandations étaient en place ; dans le cas contraire, une contribution financière, via une franchise est imposée.
Pour terminer la session, un exemple de démarche de prévention « Changement climatique – Catastrophes naturelles » a été présenté. A l’aide de drones, un site industriel a modélisé la montée des eaux, en cas de fortes crues afin d’identifier précisément les entrées d’eaux préférentielles à l’intérieur du site. Ainsi, il a été possible de mieux cibler les investissements nécessaires (achat de portes spécifiques).
Deux jours intenses et riches,
Deux univers Risk Management et Assurances complémentaires à notre monde HSE,